L'étude des sols de Burenberg révèle la morne toundra d'antan

30/05/2022

dans Avenir durable

Dans la zone intérieure située entre la Brusselsestraat, la Goudsbloemstraat, la Kaboutermansstraat et la Muurkruidstraat, le promoteur immobilier ION planifie le nouveau quartier urbain de Burenberg. Les recherches archéologiques préliminaires ont déjà permis de découvrir plusieurs traces intéressantes, dont l'"albeluvisol" intact récemment mis au jour. Il s'agit là d'une découverte exceptionnelle.

L'étude archéologique sur le futur Burenberg se déroule depuis le 25 janvier jusqu'au 30 juin et est réalisée par le bureau d'études BAAC. L'étude a déjà révélé des traces médiévales et plus récentes. "Les archéologues ont trouvé des objets de chasseurs-cueilleurs de l'âge de pierre et des poteries de l'âge des métaux et de l'âge romain", explique l'échevin de la politique spatiale et du patrimoine immobilier Carl Devlies. "Mais la découverte récente d'un profil de sol enterré intact d'un albeluvisol à une profondeur de quatre mètres est tout à fait remarquable.

Le profil de sol découvert nous catapulte 15 000 ans et plus en arrière. En effet, les albeluvisols disparaissent peu à peu en Flandre à partir de la période romaine. Les agriculteurs ont commencé à labourer plus profondément avec de meilleurs outils et ils ont fertilisé le sous-sol avec de la chaux. Les couches de sol se sont donc mélangées davantage et les profils de sol en couches ont disparu.

Dans un albeluvisol, les couches ont été laissées en l'état par l'homme et se sont donc bien conservées. Ce sont ces différentes couches que les archéologues veulent étudier plus avant. Grâce à un échantillon de sol, ils souhaitent également préserver durablement cette découverte intéressante.

De la base au sommet

Les quatre premiers mètres du profil découvert recouvraient l'albeluvisol et garantissaient la sauvegarde du sol ancien. C'est dans cette couche que se trouvent les vestiges de l'âge de la pierre, de l'âge des métaux et de l'époque romaine déjà découverts. En effet, à quatre mètres de profondeur se trouve la surface de marche des chasseurs-cueilleurs et les champs des Celtes et des Romains.

Sous ce champ de dépôts médiévaux et modernes, l'albeluvisol commence. Dans sa partie supérieure, les archéologues observent des langues blanches et des taches brun-noir. Une couche qui date probablement de la phase extrêmement froide de la dernière période glaciaire (il y a 29 000 à 16 000 ans). Plus bas, on trouve une couche de terre fine déposée par un vent froid du nord entre 30 et 60 000 ans. À l'endroit où se trouve aujourd'hui Louvain, il y avait alors une toundra morne. Pour les couches inférieures d'albeluvisol, il faut remonter au Tertiaire (il y a 66 à 2,5 millions d'années). Cette couche inférieure a été apportée par la mer pendant une période tropicale.

Exposition

Il est tout à fait exceptionnel qu'un centre-ville abrite un tel sol. Il s'agit d'une sorte d'arrêt du temps. Il donne un aperçu unique de l'histoire la plus ancienne de Louvain. Un échantillon de ce profil de sol a été prélevé sous la direction de la KU Leuven et sera exposé après préparation et analyse. "Avec cette découverte, nous pouvons vraiment dire que nous écrivons la première page de l'histoire de Louvain. En outre, cette fouille est la première d'une série de nouveaux projets de développement urbain qui s'enfoncent dans le sol de Louvain, tels que le Podium des Arts, l'île de Hertogen, Nieuw Leuven et le Winkelhaak. En tant que commune leader en matière de patrimoine immobilier, nous cartographions ce patrimoine et en informons la population", conclut l'échevin Devlies.