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L’absence de voitures crée un fossé moins important entre le jardin privé et l’espace public. Les espaces non bâtis sont des endroits où les enfants peuvent jouer en toute sécurité et où les résidents peuvent se retrouver

Dans le paysage urbain d’aujourd’hui, on observe des appartements et des maisons nouvellement construits entourés de zones vertes, dans un souci d’écologie. Le but ? Créer un lieu où les gens peuvent profiter de la nature, en plein milieu de la ville. Peter Swyngedauw et Tompy Hoedelmans, qui travaillent à l’agence de design OMGEVING, ont repéré une tendance prometteuse : « Les espaces non bâtis attirent de plus en plus l’attention – une situation qui n’offre que des avantages. »

Les promoteurs immobiliers considèrent de plus en plus les espaces publics comme un élément important de leur conception. Le contraste est saisissant par rapport à la situation d’il y a quinze ans, où quelques arbres étaient ajoutés ici et là une fois que le plan était pratiquement terminé. Aujourd’hui, la présence d’espaces verts non bâtis est un facteur à part entière qui revêt un rôle central dès le début du projet.

« Le fait que les espaces publics verts bénéficient d’une plus grande attention constitue une évolution positive, indique Peter Swyngedauw, planificateur spatial chez OMGEVING. Ces espaces augmentent la qua- lité de vie, assurent un bel équilibre de l’environnement et créent des quartiers résidentiels attrayants. Ils illustrent bien la manière dont économie et écologie vont de pair. Un parc éco- logique demande beaucoup moins d’entretien qu’une pelouse tondue au millimètre près. Une situation gagnant-gagnant pour les villes et les communes. Les coûts de construction et d’entretien sont moins élevés et les possibilités de biodiversité et d’adaptation au changement climatique sont plus nombreuses. »

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Bien que le facteur « confort » soit un atout, ce type de conception est également nécessaire à cause du changement climatique. Tompy Hoedelmans, architecte paysagiste chez OMGEVING, explique : « En aménageant intelligemment les espaces publics, nous pouvons garder de grandes zones non revêtues. Par conséquent, la chaleur du soleil est absorbée au lieu d'être reflétée. Les arbres fournissent de l’ombre pour s’asseoir ou ombragent efficacement les maisons pour les protéger de la chaleur. Ces grandes surfaces non revêtues sont également très utiles en cas de fortes pluies. Le sol absorbe toute l’eau, ce qui évite le débordement des égouts et le risque d’inondation. L’eau peut ainsi dis- paraître de manière naturelle. »

L’excès d’eau n’est plus considéré comme un problème, mais comme une valeur ajoutée. Aujourd’hui, on prévoit un système intégré d’infiltration de l’eau pouvant facilement rester au sec pendant les périodes sèches et capable de collecter l’eau de pluie pendant les périodes humides. Les résidents utilisent l’eau collectée à diverses fins : robinets sur les toits-terrasses ou irrigation des potagers partagés.

 Les espaces non bâtis constituent un véritable atout pour la biodiversité et aussi pour les enfants, parce que les places de stationnement y sont plus souvent aménagées dans des zones souterraines. « L’absence de voitures crée un fossé moins important entre le jardin privé et l’espace public. Les espaces non bâtis sont des endroits où les enfants peuvent jouer en toute sécurité et où les résidents peuvent se retrouver », Peter Swyngedauw conclut.

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